La population française vieillit. Les études de registre françaises (REIN) montrent également un vieillissement progressif des cohortes de patients incidents dialysés. La prise en charge de patients de plus de 90 ans n’est plus rare et soulève de nombreuses interrogations spécifiques.

L’ensemble des patients âgés de plus de 90 ans ayant débuté la dialyse (HD et DP) au sein de notre centre entre le 1^er janvier 2013 et le 31 décembre 2017 ont été inclus dans l’étude.

Les données cliniques et paracliniques ont été colligées de façon indépendante et rétrospective. Leur analyse statistique a été effectuée à l’aide d'SPSS.

Dix-sept patients de plus de 90 ans ont débuté la dialyse dans notre centre. Leurs comorbidités sont lourdes (moyenne du score de Charlson de 10 ; 53 % des patients avec au moins 3 comorbidités). Ces patients sont entourés (1/17 est isolé socialement) et peu déprimés (2/17). Tous les patients bénéficiaient d’un suivi régulier en consultation (2 ans environ de suivi moyen). Trente-cinq pour cent avaient bénéficié de la proposition d’un traitement conservateur. Le patient est à l’origine de la demande de dialyse dans 16 cas/17. Pour 35 % des patients, la modalité initiale choisie de dialyse est la DP. Quand l’HD fut pratiquée, elle l’était en centre lourd, majoritairement sur cathéter (82 %). Le programme d’HD était allégé (9h en moyenne). La probabilité de survie à 1 an des patients est estimée à 80 %. Quatre patients ont eu une survie sup à 3 ans. Pour 56 % des patients, le décès survient des suites d’un souhait d’un arrêt de la dialyse. Le temps d’hospitalisation de ces patients est faible (moyenne de 35jours pour 597jours de survie).

Pour des patients sélectionnés, la dialyse au-delà de 90 ans apparaît possible et avec des résultats encourageants.